LE SEIGNEUR EST PROCHE.
Lettre d’Information N°1427 du Samedi 1er Janvier 2005
Il est proche, Il ne tardera pas, Soyons
dans la joie. Unis avec l'Eglise du monde entier, avec tous les chrétiens,
particulièrement avec ceux qui souffrent, nous nous réjouissons
ici de célébrer ce temps de fête qui se terminera à
l'Epiphanie du Seigneur. Ce temps commence avec l'Avent, ce qui signifie: l'arrivée.
Seulement, bien des chrétiens entretiennent une certaine confusion avec
cet Avent considéré comme la préparation de la Nativité,
Noël. L'Avent, c'est l'Attente des derniers temps, de la deuxième
arrivée du Christ, qui marquera la fm de ce Monde, la conclusion de l'Histoire.
Si les prophètes alternent le futur en termes tantôt violents ou
tantôt poétiques, les Evangélistes ne redoutent pas la dureté
du langage. Ecoutons Luc: «Il y aura des signes dans le soleil, la lune
et les étoiles. Sur terre les nations seront affolées par le fracas
de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur...». De
même, écoutons Matthieu: «L'avènement du Fils de l'homme
ressemblera à ce qui s'est passé à l'époque de Noé.
A cette époque on mangeait, on buvait, on se mariait. Noé entra
dans l'arche. Les gens ne se sont doutés de rien jusqu'au déluge
qui les a tous engloutis: tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme».
J'ai souvent été surpris, lors des
prêches évoquant ces temps derniers de l'Histoire, d'une certaine
réserve, voire d'une gêne certaine; "il faut bien comprendre
ces textes" -dit-on- comme si on voulait atténuer un langage dérangeant;
même un commentateur du "Missel des Dimanches" n'hésite
pas à écrire : "Cette venue s'accompagne de signes terribles
qui ne peuvent provoquer que peur et crainte: mais est-ce bien le sens de cet
évènement?" Bien sûr un tel avis ne peut que rassurer
le fidèle qui ne demande que ça. Mais qu'en savent les censeurs
des Apôtres? Ceux-ci, gens simples, ignoraient les artifices littéraires,
leur style ne connaissait pas les variantes. Pour respecter cette logique de
censeurs c'est toute l'Ecriture qu'il conviendrait de remettre dans le "bon
sens". Comment faudrait-il, pour rester cohérent, comprendre l'attitude
du "bon" Samaritain? Sans nul doute l'Evangile nous révèle
une face violente, dramatique et soudaine de l'Evènement qui surprendra
tous les puissants de cette terre, qui interloquera les savants et fera fuir
les scribes et les intellectuels. Elle annihilera l'arrogance du globe lorsque
s'écroulera la société du pouvoir, de la finance, du mensonge,
des dictatures infâmes et des prostitutions odieuses.
Oui, amis, chaque jour qui passe nous rapproche
de ce jour prodigieux qui secouera la terre et tout l'univers créé.
Les chrétiens doivent comprendre cet évènement tel que
l'ont annoncé les évangélistes. Ceux qui vivent ici-bas
cette attente, qui vivent en contemplant les consolations que leur procure la
connaissance Eschatologique du Dernier Jour, qui savent que la Parousie hausse
définitivement les linteaux ouvriront ainsi aux élus les Portes
du Royaume, ceux-là restent éveillés.
Dès cette terre nous savons que ces choses s'accompliront comme l'Histoire
du peuple de Dieu renseigne aux hommes de foi. Comprenons en cette liurgie de
l'Avent, l'évocation grandiose de la rencontre entre Marie, la Servante
du Seigneur, et sa cousine Elisabeth réputée stérile. Ecoutons
encore Lue relater pour toutes les générations à venir
cette entrevue, jalon de l'histoire: «...Marie entra dans la maison de
Zacharie et salua Elisabeth. Or quand Elisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle. Alors Elisabeth fut remplie de l'Esprit Saint
et s'écria d'une voix forte: tu es bénie entre toutes les femmes
et le fruit de tes entrailles est béni: Comment ai-je ce bonheur que
la Mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi?» Cette rencontre
accomplit la Promesse du Sauveur faite par le Père aux jours de la Faute,
le Sauveur qui vient accomplir la Loi du peuple élu. Ces deux femmes
personnifient l'Ancien et le Nouveau Testament, lesquels donnent leurs fruits,
ils s'accueillent l'un et l'autre dans la paix, comme ces deux femmes de i'Evangile.
Le Père Filière, fondateur de notre famille spirituelle, nous
confiait qu'étant séminariste et préparant l'autel pour
la Messe du 3ème Dimanche de l'Avent, ii avait été frappé
par la douceur et la joie de la lettre de Saint Paul aux Philippiens. Celle-ci
promet à tous ceux qui resteront "éveillés" pendant
la dureté des derniers jours la confiance, la sérénité;
la surprise leur sera épargnée: «Que votre sérénité
soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de
rien. Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer gardera
votre cour et votre intelligence dans le Christ-Jésus». Avant le
Retour, -Arrivée définitive-, nous avons à Noël célébré
l'arrivée première, celle du Sauveur. Le Père Filière
résumait ainsi l'Histoire pour les chrétiens qui attendaient avec
ferveur la Parousie. «Nous avons essayé de dégager la signification
de cette Attente et nous avons alors découvert un sens de l'histoire
et l'importance du temps, parce que nous allons jusqu'à la stature de
l'homme parfait. Nous sommes rachetés en Espérance et nous attendons
la plénitude. Le temps, pour nous comme pour les Juifs, est, contrairement
à ce qui se passait pour les Grecs, une réalité, et non
pas un cadre vide dans lequel les mêmes évènements se répètent
indéfiniment». Le Royaume de Dieu est au bout du temps. C'est ce
qu'on appelle la conception messianique, actuellement dévoyée
par les idéologies destructrices. Ce messianisme, cette paix pour tous
les hommes de bon vouloir, cette perspective que représente l'Histoire
du peuple de Dieu, voilà ce que le Christ a apporté sur notre
terre. Comment ne pas être émerveillé par tout ce que nous
venons d'évoquer en tenant compte de notre pauvre condition et partant,
de l'infirmité des termes employés; aussi nous ne pouvons qu'admirer
la prescience inspirée du prophète Isale, lequel quelque sept
cents ans avant le Christ, chantait déjà son avènement:
«Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever
une grande lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre une lumière
a resplendi. Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la
joie...». Isale ignorait la date de 1'Epiphanie, mais il vivait dans la
confiance et la joie et la sainte patience des enfants de Dieu. En réponse
à cet Antique Croyant nous pouvons de nos jours proclamer avec toute
l'Eglise que le Christ s'est manifesté au monde, Il est la lumière
qui dissipe les ténèbres.
Répétons encore les paroles de Paul
de Tarse, l'Apôtre des nations, paroles qu'il adresse aux Ephésiens
(Ep. 3. 2-6) «Dieu, par révélation, m'a fait connaître
le Mystère du Christ. Ce Mystère il ne l'avait pas fait connaître
aux hommes des générations passées... Ce mystère
c'est que les païens sont associés au même héritage,
au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ-Jésus,
par l'annonce de l'Evangile».. L'Epiphanie est la manifestation de cette
annonce solennelle. Les Mages, probablement païens, savants et étrangers
au peuple Juif, furent les premiers, au terme d'une méharée royale,
à s'incliner devant l'Enfant, porteur du Message libérateur de
Dieu pour toute la Terre.
Paix sur cette Terre. Au plus haut des Cieux,
Gloire à Dieu.
George Sauge.
PS: En la fête patronale de notre famille spirituelle qui est l'Epiphanie,
nous souhaitons à tous nos fidèles lectrices et lecteurs, une
bonne et sainte Nouvelle Année en fraternelle union en Jésus.
La Rédaction.