Habemus Papam
Lettre d’Information N°1434 du Samedi 30 Avril 2005
Une fumée à la couleur incertaine,
puis cette fumée vire au blanc, les cloches de Saint Pierre du Vatican
se mettent en mouvement. Par ces signes très simples le monde qui attendait
une grande nouvelle déchaîne ses applaudissements, le nouveau pape
arrive, il parle: "Je suis un modeste ouvrier dans la vigne du Seigneur".
Une fois encore un évènement est accompli: Le pape Benoit XVI
est appelé par Dieu à gouverner l'Eglise Catholique. C'est donc
le cardinal Ratzinger, allemand de Bavière, en charge de la Congrégation
de la Doctrine de la Foi qui, au quatrième tour de vote, devient le 265ème
successeur de Saint Pierre, prince des Apôtres.
Il est difficile de retracer ici la féconde
carrière du nouveau pape, aussi bien nos lecteurs habituels auront eu
l'occasion de lire et d'écouter les médias qui ne manquent jamais
de renseigner, plus ou moins bien, jusquà l'anecdote. Ce qui nous intéresse,
c'est le pape dans sa charge et sa Mission. Le pape est donc Pierre sur cette
terre "Tu es Petrus ". Il tient sa mission du Christ lui même,
il importe en ces jours où l'univers a les yeux tournés vers Rome,
la Ville Eternelle, de méditer le récit de l'Evangéliste
Matthieu lequel raconte comment Pierre confesse sa foi. (Mat. 16. 13.19):- C'est
vers Césarée de Philippe que Jésus posa à ses disciples
la question: "Qui est le Fils de l'homme au dire des gens?". Ils répondirent:
"D'après les uns: Jean le Baptiste; d'après d'autres: Elie.
D'autres encore: Jérémie ou l'un de ses prophètes."
Il leur dit: "Mais à votre dire à vous, qui suis-je?"
Simon-Pierre répondit: "C'est toi l'Oint, le Fils du Dieu vivant".
Jésus reprit: "Heureux es-tu Simon Bar-Jona! Car tu tiens cette
Révélation non pas de la chair et du sang mais de mon Père
qui est dans les cieux". Et moi je te le dis: "Tu es Pierre et c'est
sur cette pierre que je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'Hadès
ne l'emporteront pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux:
ce que tu auras lié sur la terre, se trouvera lié dans les cieux,
ce que tu auras délié sur la terre se trouvera délié
dans les cieux"-. Ce récit est tout simplement stupéfiant,
extraordinaire au plein sens du terme, Pierre le pêcheur est sans doute
le seul humain sur cette terre à recevoir du Père un pouvoir aussi
plénier; et du qui? de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu lui-même.
Et ce pouvoir, tous les successeurs de Pierre en héritent jusqu'au retour
du Christ, le fondateur de l'Eglise qui est son corps.
C'est donc à Benoit XVI que ces paroles
du Christ s'adressent, ces paroles représentent pour toute l'Eglise le
témoignage de la présence des cieux parmi nous, le pape en est
le point d'impact et tout baptisé est dans ce point. La Mission de Benoit
XVI est de garder intact le dépôt sacré du Message du Christ,
c'est ce dépôt seul, ce trésor unique, qui assure par l'Evangélisation
le Salut du Monde. "Allez, enseignez toutes les nations". Duc in altum!
L'annonce Habemus Papam est une nouvelle de joie, de libération, de confiance.
Un humain sur la planète est assuré que le Mal, malgré
sa puissance et ses ravages, n'aura jamais de victoire definitive. L'Eglise
du pape, sera toujours au service de l'humanité, des deshérités,
des malades, elle est porteuse de la Vérité, et le rempart du
Bien contre le Mal. Enfin l'Eglise par sa Mission Prophétique est la
Religion de l'Histoire. Le plan de Dieu commença le premier soir et le
premier matin illumina la
Création dont l'homme et la femme furent le sommet, créés
comme ils le furent, à l'image de Dieu. Après la faute, après
la rupture originelle, le Créateur infiniment miséricordieux fit
à nos premiers parents une promesse, portée par le peuple élu,
Promesse d'un Sauveur; et Jésus né d'une femme, Marie, jeune fille
juive, devint homme pleinement sans cesser d'être pleinement Dieu.
Tout ce que le Sauveur a laissé ici-bas
est aujourd'hui entre les mains de Benoit XVI. Il s'agit, pour lui et pour les
Evêques, successeurs des Apôtres, pour nous baptisés, femmes
ou hommes, de dire toutes ces choses, de les dire à temps et à
contre-temps, c'est-à -dire toujours. Notre mission de Baptisés
n'est pas de se poser la question: "que va faire le nouveau pape?"
ce qu'il fera, assisté de l'Esprit Saint, sera bien. Le chrétien
averti, le Chrétien conséquent doit, en ces jours d'élection,
être dans la joie et la reconnaissance de ce don de Dieu.
Certes, il y aura toujours des gens tristes, des
inquiets, voire des contestataires. Comme beaucoup, je suis chagriné
des propos souvent peu honnêtes émanant des représentants
de l'esprit de ce monde. Hélas, des chrétiens s'inscrivent aussi
dans cette frange discutable. Comment considérer la religion comme affaire
privée, au moment où plus d'un milliard d'hommes de toutes races,
de toutes nations, de toutes conditions, de tous âges, se retrouvent les
yeux grand-ouverts de gratitude vers un seul lieu du monde: Rome? Que l'on donne
la parole aux minorités qui s'opposent tant au pape qu'à l'Eglise
est compréhensible, légitime, mais finalement, ceux qui critiquent
ont la parole plus souvent que ceux, les plus nombreux, qui applaudissent. Bien
sûr, les médias profitent de ces affrontements où l'on constate
d'ailleurs l'ignorance des présentateurs au vocabulaire assez limité
en matière religieuse, mais surtout, en ces occasions, le chrétien
souffre de l'obsédante répétition des lieux communs des
intervenants. Les mots réformateur et conservateur sont prononcés
cinquante fois par heure. Le pape n'est pas conservateur, il est gardien de
la foi et des valeurs qui en découlent, lesquelles sont garantes de civilisation.
Les conservateurs patentés du progressisme antichrétien nous rabâchent,
à longueur d'articles et d'émissions, les mêmes rengaines
éculées: le sida, l'avortement, la morale sexuelle, l'homosexualité,
le mariage des prêtres, le divorce, l'ordination des femmes, le préservatif
et j'en passe, sont égrenés sans cesse en incantations lancinantes.
Ces réformistes arriérés qui veulent continuellement réformer
et qui, de surcroît s'imaginent révolutionnaires, devraient réfléchir
et admettre que, pour réformer efficacement les institutions de quelque
nature soient-elles, il importe, d'abord, de se réformer soi-même.
C'est l'homme qui élabore les institutions et non le contraire. Il ne
s'agit donc pas de battre sa coulpe sur la poitrine des autres, le chrétien
bat sa faute sur sa poitrine. Ne pas se débarrasser de ses propres insuffisances
sur la responsabilité des autres est une mentalité urgente à
appliquer socialement. Que les rabat-joie et les "docteurs subtils"
de ce temps comptent sur nous pour défendre les valeurs que Benoit XVI
proposera pour la sauvegarde de la civilisation. La jeunesse d'aujourd'hui,
quoi qu'on en dise, est désireuse de rigueur, de clarté, de discipline.
Même si elle n'observe pas toujours les conséquences du Message
du Christ et les paroles du pape, elle compte sur ce trésor en réserve.
Qu'on laisse donc les chrétiens à
leur joie, à leur enthousiasme, qu'on les laisse crier vive le pape,
qui leur apporte Dieu, ils savent, par expérience, que là où
Dieu est chassé, c'est l'idéologie criminogène qui s'installe
avec ses tragiques conséquences. La joie de chanter la gloire de Dieu
avec le pape est la vraie joie des pauvres. Il faut avoir tout perdu ou n'avoir
jamais rien reçu, pour savoir partager avec le pauvre, celui-ci sait
qu'au delà de sa misère, il lui reste Dieu. Le pape est le Berger
des Pauvres. Prions donc aussi pour ceux qui ont l'esprit pauvre.
-Habemus Papam- Le peuple de Dieu est avec lui pour le Salut du Monde,
dans l'attente du retour glorieux de Jésus-Christ.
A Benoit XVI pour la paix dans le monde, Alleluia
!
Georges Sauge