Sauveur du Monde, Viens à son secours.

Lettre d’information n°1450, Samedi 15 Avril 2006


      Il convient avant tout de se poser la question: Ce monde a-ti1 besoin d'un Sauveur? En toute logique chrétienne, nous répondons par l'affirmative au vu du spectacle affligeant que donne d'elle-même la société mondiale. Il n'est pas nécessaire de rappeler ici ce que nous avons déjà tant de fois développé, concernant la situation dramatique d'un monde qui a abandonné toutes les valeurs sur lesquelles s'édifie la civilisation


     Sans plus tarder, montrons que malgré des situations désastreuses voire dramatiques, le pessimisme n'a pas lieu d'être quant à l'avenir. Car un ferment de joie, une puissance de certitude existent sur cette planète; cette réalité c'est l'Eglise du Christ, Fils de Dieu, le Sauveur. Le cadeau le plus royal que peuvent faire aux humains ceux qui vivent de cette Eglise est de chanter la liesse de Pâques, de donner libre cours à la joie conquérante que les psaumes recèlent comme le trésor déposé par Dieu au service de sa création.


                    Qu'éclate dans le ciel lajoie des anges Qu'éclate partout la joie du monde
                    Voici pour tous les temps l'unique Pâque Voici pour Israel le grand passage
                    Le Christ ressuscité triomphe de la mort, voici la liberté pour tous les peuples.


     Pour le peuple Juif qui est le peuple de l'Election et de la Promesse, c'est le Grand Passage: «Israël selon la chair passe à Israel selon le plan de Dieu». Le Ressuscité accomplit la Loi; désormais, c'est la terre entière, les peuples de toutes les nations qui sont appelés par Dieu. Dieu n'est plus la recherche d'une sagesse, une supposition de philosophe, une idée, Dieu s'est incarné dans les entrailles d'une femme, c'est un visage humain, un homme qui apporte à la créature amoindrie par la faute originelle, le Message Sauveur promis par le Père aux portes du Paradis terrestre. Ecoutons la parole de l'Apôtre des Nations, Paul de Tarse qui écrit dans sa première lettre aux Corinthiens: «Frères, alors que les juifs réclament des signes du Messie et que le monde grec recherche une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les peuples païens. Mais pour ceux que Dieu appelle, qu'ils soient juifs ou grecs, le Messie est Sagesse de Dieu et Puissance de Dieu». Paroles de consolation mais aussi de force pour les chrétiens, pour ceux qui portent la parole de Dieu. Comme le dit encore Paul aux Romains: «Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?». La fête de Pâques -Pâque signifie passage-rappelle aux rachetés que nous sommes par la mort et la résurrection du Christ, à ouvrer au salut de tous les humains, de cette foule déboussolée, affligée de mille maux, croulant, dans une grande partie du monde, sous le poids de la misère. Cette foule est sans espoir, ni lueur possible à l'horizon de ses rêves. L'Evangéliste Luc, dans le début de son livre, les Actes des Apôtres (Ac. 1. 1-11.) nous précise notre mission: Au jour de l'Ascension, ayant vu le Seigneur s'élever dans la Lumière et disparaître à leurs yeux dans les nuées, les Apôtres fixaient encore le ciel, c'est alors que deux hommes aux vêtements blancs tels des anges leur disent: «Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel? De même que vous l'avez vu s'élever du milieu de vous, il reviendra de la même manière».


     Comprenons: C'est vers la terre qu'il faut regarder et se trouver afin d'enseigner les pauvres qui ont besoin d'un Sauveur. Là où est l'Eglise, Corps du Christ, les baptisés constituent un peuple de veilleurs annonçant la Bonne Nouvelle jusqu'aux extrémités de la terre. Cette terre éperdue, oublieuse en ses Nations de son baptême et du Message de Rédemption, a un besoin urgent du Sauveur. Son secours dépend aussi du travail des chrétiens; le peuple de Dieu par le sacrifice de ses Martyrs connus et inconnus, de sa charité active, de sa foi, peut compter sur la Miséricorde infinie du Père.


     Le Sauveur du Monde, en quittant cette terre, en nous promettant son Retour nous a laissé son Corps, son Eglise et le pouvoir donné à Pierre. Le successeur de Pierre, aujourd'hui Benoît XVI, qui célèbre le premier anniversaire du rappel auprès du Père de son exceptionnel prédécesseur Jean-Paul II, ne cesse de s'adresser au peuple des fidèles: Dernièrement, en plein carême, faisant à nouveau part de son inquiétude quant aux affaires du monde, le pape recevait au Vatican une délégation du Parti populaire Européen. A cette occasion il a appelé à combattre le laïcisme: «Une culture dit Benoît XVI, qui est en train de se répandre dans toute l'Europe. Votre soutien à l'héritage chrétien peut contribuer de manière significative à la défaite d'une culture qui est déjà largement répandue en Europe et qui relègue la manifestation de la conviction religieuse à la sphère du privé et du subjectif» Aux délégués de ce Parti, en congrès à Rome, le pape a aussi souligné trois principes non négociables de l'Eglise: protection de la vie, défense de la famille, droit des parents à éduquer les enfants.


     Bien sûr, il convient de ne pas confondre laïcité et laïcisme. La laïcité, sainement comprise et assurant pour tous la liberté non seulement du culte mais surtout de la parole publique, peut être garante de paix civile et de liberté. Il en va différemment du laïcisme lequel est un instrument antireligieux, destructeur de toutes les valeurs découlant des religions du Livre. Le pape, en dénonçant un danger menaçant les valeurs essentielles de la civilisation, fait oeuvre religieuse et politique au sens élevé du terme. Les chrétiens, comme beaucoup d'hommes souvent abusés, ont grand besoin de ce rappel. Cette invitation à dénoncer et combattre le laïcisme qui propage l'idée corruptrice du doute et préconise la sphère du privé pour le fait le plus répandu dans le monde entier, évoque pour moi de vieux souvenirs. Il se disait, juste après la fm de la dernière guerre, et sous l'influence des grandes idéologies au pouvoir, qu'il y avait autant de dieux que de religions, donc face à cette multiplicité, le mieux était de considérer comme nul ce magma et de le reléguer dans le privé. Cette atmosphère nous renvoyait à la surprise de Saint Paul découvrant dans les rues d'Athènes un petit temple dédié au dieu inconnu; ce dieu inconnu, Paul le révélera avec l'Eglise au monde... Cette façon de concevoir l'idée de Dieu faisait dire à l'écrivain romain Pétrone: à Athènes on a plus de chance de croiser un dieu plutôt que de rencontrer un homme. Je me souviens donc que des chrétiens, dès 1944, décidèrent de combattre un environnement aussi délétère en organisant deux réunions publiques et contradictoires dans les salles Wagram et de la Mutualité à Paris. Ces réunions avaient exactement les mêmes thèmes que ceux évoqués aujourd'hui par Benoît XVI. La première réunion avait pour titre: La religion n'est pas une affaire privée. Réactions de surprises, sans plus. La deuxième conviant le bon peuple sous le titre: Le laïcisme contre l'unité française. Ce fut un déchaînement protestataire de colère dans la presse, toute la presse y compris la presse catholique. Comme je comprends et prie pour notre pape appelant à combattre un tel fléau aussi désagrégateur que pervers !


     En ces jours de Pâques, jours d'espérance qui célèbrent l'Evénement le plus fondamental de l'histoire qu'est la présence humaine de Dieu parmi nous sur cette terre, les chrétiens, doivent opter publiquement et politiquement afin de combattre les pièges malins tentant de corrompre les hommes de bon vouloir. Le Sauveur du monde est parmi nous. Son secours dépend de nous. Pour ce faire, vivons les jours où Moïse et les enfants d'Israël, poursuivis par l'armée du Pharaon, trouvèrent leur Passage dans la mer des Joncs: Découvrons donc, aujourd'hui, dans la marée moderne, notre Pâque. Alors nos chants retrouveront ceux des anciens Hébreux, entonnant le cantique des vainqueurs: "Chantons le Seigneur car ii à fait éclater sa gloire".


Georges Sauge


La Rédaction souhaite à tous ses amis de bonnes et saintes fetes de Pâques.

RETOUR